Passage (10)
LE RÊVE DU PASSAGE
(Martine RIVIERE)
Je te parle de mon rêve d’idiote,
Je suis rentré dans une grotte
Et là, sur le mu r, une fresque
Un labyrinthe imbrogliesque.
Des passages s’ouvrant sur des scènes.
A droite repose un cyclope obscène
Donnant une clé au marquis de Sade
Qui se dirige droit dans un cul de sac.
Au détour d’un chemin étroit et noir
Trône un arbre royal à l habit hivernal
Ses milliers de branches dénudées
S’élançant dans le ciel vers un espoir
D’aide, des jeunes étoiles du trou noir.
En haut, voici des buissons tailladés
Très, Très proche de l’Hôtel Dieu
Voyageurs radieux et disgracieux
Se bousculant vers une gare de triage,
Ressemblant à un endroit de semage
Eternel mystère du clair-obscur
Des douceurs, des amours in Secures
Des Adams, des Eves croquants la pomme.
Là, des visages ocrisés sans âge,
Tous imbriqués l’un dans l’autre,
Envers endroits, bas et hauts
Nez, sourires, lèvres, peaux
S’embrassant, se dénigrant s’éloignant
Que des regards aux effets flippants
Ces invisibles inscrivant dans mes gènes
Le passage de mes douleurs, et de mes bonheurs