Petite

Publié le par Monique MERABET

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PETITE

 

 

 

 

 

Aux amis haïjins qui voudront bien m’aider de leurs commentaires,

 

Première image de ce mardi : la maison d’en face – je devine un chat blanc – sur le fauteuil blanc… Hé ! Mais ça fait un haïku, ça !

En ouvrant les volets de la porte-fenêtre du balcon, j’ai aperçu le léger balancement de sa tête, il se léchait. Je me suis demandé comment « rendre » cette impression de découverte : le mouvement qui révèle la présence de l’animal avant la vue. Blanc sur blanc. Ton sur ton.

Alors…

 

La maison d’en face

je devine le chat blanc

sur le fauteuil blanc

 

Il me plaît assez comme ça, mon haïku : laisser imaginer le lecteur : à quoi l’ai-je deviné, le chat ?

Une variante me vient à l’esprit, inspirée par le haïku de Jenn sur le pigeon :

 

Dans la flaque

la tête du pigeon

il boit

 

J’avais bien aimé cette approche : dire ce qui accroche le regard d’abord et, après la césure, la cause. J’essaie avec mon chat.

 

Sur le fauteuil blanc

petites oreilles qui bougent

un chat blanc !

 

Bon… Là j’ai l’impression d’avoir gommé le processus de découverte, de surprise. Un point d’exclamation suffit-il ?

Et puis, en haïku, le premier jet n’est-il pas toujours le meilleur, dans sa spontanéité ?  Hum…

Écrire demande quand même un soupçon d’analyse (peut-être inconsciente), un tri à effectuer dans les multiples sensations qui affleurent simultanément, l’ordre des différents éléments à choisir avec soin dans la disposition des lignes, etc.. Enfin, à la lecture, changer un mot pour un vocable plus précis, plus concret, permuter les lignes pour permettre un effet d’après césure… C’est là qu’il faut savoir s’arrêter à temps pour ne pas rendre son tercet guindé et conventionnel !

C’était la petite leçon de haïku de ce mardi 18 Juin… petite leçon à l’usage (presque) exclusif de la petite faiseuse de haïkus, que je prétends être.

J’aime un monde où tout est petit, au sens de la taille, bien sûr.

 

Me penchant

sur un lacet dénoué

les fleurs minuscules

 

Ces fleurettes dont je ne sais pas le nom ! Il convient de regarder longuement pour en découvrir tout le camaïeu des roses, toute la simple beauté.

Ma photo est un petit (encore !) clin d’œil à Patricia et à l’euchère de son jardin, « désespoir des peintres et des photographes » dit-elle. Moi non plus je ne suis pas satisfaite de ma photo.

 

(Monique MERABET, 18 Juin 2013)

 

Publié dans Poésie de l'instant

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M
<br /> J'arrive après tout le monde pour dire la même chose que les autres : ton premier jet me plaît davantage que les autres versions. C'est très souvent comme ça : la première impulsion, notée sur le<br /> coup, rend le mieux le ressenti sans l'interpréter, sans le juger et sans "montrer du doigt" ce que le lecteur est bien capable de découvrir lui-même.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant à l'autre haïku/senryû, celui sur les petites fleurs, je me demande s'il ne serait pas préférable d'écrire plutôt<br /> <br /> <br /> je me penche<br /> <br /> <br /> sur ce lacet dénoué -<br /> <br /> <br /> les fleurs minuscules<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ... parce qu'il m'a toujours semblé que l'utilisation d'un participe présent qui précède le sujet de la phrase laisse entendre que c'est ce sujet-là qui fait l'action (alors que ce n'est pas ça<br /> du tout, dans ton haïku). J'ai l'impression que le haïku en français adopte souvent le participe présent pour éviter le "je" (que certains théoriciens du haïku veulent proscrire à tout prix -<br /> moi, je ne suis pas de cette école)  ou encore : qu'on veut faire jouer, en  français le participe présent le rôle que joue en anglais le présent continue (ce qui ne fonctionne<br /> pas).<br />
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M
<br /> <br /> Chère Monika,<br /> <br /> <br /> Non tu n'arrives pas trop tard... Pour le premier haïku, au fond de moi j'étais bien consciente que la première version était la meilleure. Vous confirmez tous... Merci.<br /> <br /> <br /> Par contre je suis heureuse que tu me remettes sur le droit chemin du "je" en haïku. Je l'ai souvent défendu, cet emploi du "je". Et je ne sais pas trop pourquoi, il m'arrive de faire des<br /> variantes avec ce participe présent un peu lourd souvent. Donc j'adopte volontiers ta version plus fluide... Merci<br /> <br /> <br /> Troisième point positif de ton passage: pour sommer, une coquille, oui... Là, je vais corriger tout de suite.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Moi aussi je préfère la première version !<br /> <br /> <br /> Sinon je propose :<br /> <br /> <br /> Maison d'en face<br /> Sur le canapé blanc<br /> soudain un chat blanc<br /> <br /> <br /> J'aime beaucoup ton haïku aux petites fleurs ! Il dit si bien la surprise de les découvrir alors qu'on ne les voyait pas ! Toujours cette idée de perception.<br /> <br /> <br /> Ta photo me fascine !!!<br />
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M
<br /> <br /> Merci Patricia<br /> <br /> <br /> Mes petites fleurs elles sont encore plus jolies quand elles s'épanouissent. dans quelques jours, peut-être. Je tâcherai de ne pas rater ma photo!<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> J'aime ta première version, Monique !<br />
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M
<br /> <br /> Merci Danièle! Comme quoi, le premier mouvement est toujours le bon.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Le premier jet me plait.<br /> <br /> <br /> Le " je devine" ne correspond-il pas à une attente plutôt qu'à une vision réelle ?<br /> <br /> <br /> C'est peut-être aussi une "invitation" à l'imaginaire ?<br />
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M
<br /> <br /> Merci Marcel pour tes commentaires (ou non commentaires) qui m'aident à avancer<br /> <br /> <br /> <br />