Petite
PETITE
Aux amis haïjins qui voudront bien m’aider de leurs commentaires,
Première image de ce mardi : la maison d’en face – je devine un chat blanc – sur le fauteuil blanc… Hé ! Mais ça fait un haïku, ça !
En ouvrant les volets de la porte-fenêtre du balcon, j’ai aperçu le léger balancement de sa tête, il se léchait. Je me suis demandé comment « rendre » cette impression de découverte : le mouvement qui révèle la présence de l’animal avant la vue. Blanc sur blanc. Ton sur ton.
Alors…
La maison d’en face
je devine le chat blanc
sur le fauteuil blanc
Il me plaît assez comme ça, mon haïku : laisser imaginer le lecteur : à quoi l’ai-je deviné, le chat ?
Une variante me vient à l’esprit, inspirée par le haïku de Jenn sur le pigeon :
Dans la flaque
la tête du pigeon
il boit
J’avais bien aimé cette approche : dire ce qui accroche le regard d’abord et, après la césure, la cause. J’essaie avec mon chat.
Sur le fauteuil blanc
petites oreilles qui bougent
un chat blanc !
Bon… Là j’ai l’impression d’avoir gommé le processus de découverte, de surprise. Un point d’exclamation suffit-il ?
Et puis, en haïku, le premier jet n’est-il pas toujours le meilleur, dans sa spontanéité ? Hum…
Écrire demande quand même un soupçon d’analyse (peut-être inconsciente), un tri à effectuer dans les multiples sensations qui affleurent simultanément, l’ordre des différents éléments à choisir avec soin dans la disposition des lignes, etc.. Enfin, à la lecture, changer un mot pour un vocable plus précis, plus concret, permuter les lignes pour permettre un effet d’après césure… C’est là qu’il faut savoir s’arrêter à temps pour ne pas rendre son tercet guindé et conventionnel !
C’était la petite leçon de haïku de ce mardi 18 Juin… petite leçon à l’usage (presque) exclusif de la petite faiseuse de haïkus, que je prétends être.
J’aime un monde où tout est petit, au sens de la taille, bien sûr.
Me penchant
sur un lacet dénoué
les fleurs minuscules
Ces fleurettes dont je ne sais pas le nom ! Il convient de regarder longuement pour en découvrir tout le camaïeu des roses, toute la simple beauté.
Ma photo est un petit (encore !) clin d’œil à Patricia et à l’euchère de son jardin, « désespoir des peintres et des photographes » dit-elle. Moi non plus je ne suis pas satisfaite de ma photo.
(Monique MERABET, 18 Juin 2013)