Ratés
RATÉS
Bouton d’amaryllis
à peine entrouvert
infini de rose
Les iris sont ouverts aujourd’hui… pour la Sant Augustin ! Quel beau bouquet ! Et la lune bleue, c’est seulement pour le 31 du mois d’Août… Ah ! J’aurai tout raté !
Cela me rappelle cette histoire de mon livre de lectures du Cours Moyen, celle de la vieille dame qui n’avait pas de chance et qui se préparait une galette pour elle seule, avec une fève qu’elle serait sûre de trouver et, elle serait Reine… Las, le gâteau mis à refroidir sur le rebord de la fenêtre attire le chat qui… vous avez deviné…
Non, je ne vais pas encore promener ma mélancolie itinérante sur ce qui m’entoure. Mon ratage d’aujourd’hui, c’est pour de rire ! Les iris peuvent bien s’ouvrir quand bon leur semble, l’amaryllis peut bien faire attendre ses subtiles teintes roses indéfiniment, lorsqu’ils s’épanouiront, ce sera fête en ma vue, fête en ma vie. Je saurai me réjouir de ce que j’ai.
Fleurs d’échinodorus*
les poissons ne voient
que ses racines
Et puis, je peux bien l’avouer, je garde de mon enfance une prédilection pour les gâteaux ratés, ceux que l’on cuisait au feu de bois dans une marmite au couvercle recouvert de braise, le four péi… il levait mal et la pâte en était grossière au désespoir de ma mère qui se lamentait d’être si piètre pâtissière. Louée soit-elle pour cette saveur qui me colle encore au palais, cette saveur disparue aujourd’hui où la farine fluide et légère, la levure chimiquement dosée de façon optimale, les robots ménagers qui malaxent tout « en un tournemain » sans grumeau, le four programmable qui sait s’arrêter lorsque la cuisson est parfaite interdisent tout raté…
Je ne fais jamais de gâteau moi-même ; je ne suis pas douée pour le « parfait ».
Gato lontan
oubli pa inn ti dégou
lanizète
(Monique MERABET, 28 Août 2012)
* plante aquatique qui présente de grandes inflorescences blanches et que j’ai du mal à identifier