S.O.S Banian (1)

Publié le par Monique MERABET

Photo-214.jpg

 

 

QUE SUIS-JE POUR LUI ?

 

 

 

Face-à-face

l’oiseau se demande-t-il

ce que je fais là ?

 

Vivre sa vie en touriste, sans s’y arrêter vraiment, sans s’y impliquer trop intensément, est-ce la rançon d’une recherche de détachement, de zénitude ? Dois-je me sentir coupable d’abandon vis-à-vis de mes frères humains ?

Je ne le pense pas. Je suis de plus en plus convaincue que c’est le trop d’agitation de l’homme qui nous pousse vers l’abîme du matérialisme, du consumérisme… mots barbares qui viennent sous ma plume ce matin alors que s’égrènent les notes limpides des oiseaux.

Et je crois que si les oiseaux s’intéressaient à nous, à notre comportement, à notre existence, c’est cela qu’ils nous diraient. Ce sont les paroles de l’évangile qu’ils nous serineraient : « Regardez  les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ni m’amassent dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit »

Les oiseaux… mais aussi les fleurs, les arbres qui nous délivrent à chaque instant leurs messages de sagesse. Mais cherchons-nous seulement à les entendre ?

 

Plus de béton

bal sanglant des tronçonneuses

dans l’arbre sacré

 

Hier encore… se sont perpétrés des massacres de banians à Saint-André (pour une clôture !), à Saint-Pierre (pour un cinéma !). Vénérables essences au feuillage si dense qu’il abrite tout un monde d’oiseaux, d'insectes, qui se soucie de votre âme séculaire, tutélaire ?

On oublie que vous êtes arbres sacrés, plantés par les engagés indiens exilés de leur terre et que concession leur fut accordée de planter en lisière des domaines de leurs « maîtres », ces temples vivants leur permettant de perpétuer leur religion, les liens vitaux avec leurs dieux.

Mais notre époque de mercenaires bétonneurs, a entamé son processus de  désacralisation, de désenchantement du monde. Il est trop tard ?

 

 

Photo-148.jpgFragment de bois flotté

sur ma table, l’âme

du vieux banian

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(Monique MERABET, 27 Juin2012)

 

Publié dans Evènements

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M
<br /> Comme si souvent, je suis un peu en retard dans mes visites des blogues amis. Mais ça ne m'empêchera pas de te dire, Monique, combien moi aussi, je suis outrée quand on abat un vieil arbre pour<br /> "faire de la place" pour une construction humaine de quelque sorte. Routes et autoroutes, centres d'achat, hôtels et stations d'essence, des maisons de banlieue, des agrandissements de résidences<br /> pourtant déjà assez grandes, me semble-t-il... c'est la logique marchande qui est à l'oeuvre, partout, partout... Je n'oublie pas cette parole d'un Autochtone dont j'ai oublié le nom : Quand<br /> le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché - alors on saura que l'argent ne se mange pas."<br />
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M
<br /> <br /> Merci de m'avoir rappelé ce proverbe indien, Monika. Il me servira de "conclusion" pour mon prochain article sur le sujet.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Merci pour ces sages pensées, Monique. Comme toi j'ai été outrée en entendant le projet d'abattre ce bel arbre de deux cent cinquante ans! Il faudrait plutôt le gratifier, le chanter ,<br /> danser autout de lui pour le remercier de tout ce qu'il a donné au quartier et à l'île toute entière pendant tant d'années. Lieu de rencontre. Oxygène. Ombre et fraîcheur. Beauté... et tout<br /> ce que tu as si bien dit dans ton texte, en évoquant les insectes et les oiseaux qu'il a portés, les rites qu'il a abrités. Il y a certains jours où on a presque honte d'être des<br /> hommes... Brassens l'a dit, lui: ''Auprès de mon arbre, je vivais heureux. Je n'aurais jamais dû me séparer de mon arbre. Auprès de mon arbre je vivais heureux j'aurais jamais dû le quitter des<br /> yeux.'' Les regrets viennent après la mort , dit-on. Avec le retour à la terre nourricière sans chimie et avec moins de profits, l'espoir d'un changement des mentalités sera t-il<br /> possible?Finira t-on par aimer les arbres et toute la diversité de la terre à leur juste valeur??  Huguette Payet.<br />
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M
<br /> <br /> Merci Huguette<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je pense que les oiseaux suivent nos ébats.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> +<br /> <br /> <br /> sur la corniche<br /> <br /> <br /> la tourterelle immobile<br /> <br /> <br /> me regarde assis<br /> <br /> <br /> +<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> <br /> Oh! Bann zoizo i vèy anou?<br /> <br /> <br /> Il me faudra donc faire très attention à ce que j'écris. Et s'ils lisaient dans nos pensées? Je crois bien que oui. Il suffit que je pense "Tiens! je vais faire une photo pour que... Pfft! Ils<br /> s'envolent!<br /> <br /> <br /> <br />