Y a plus de saisons
Y A PLUS DE SAISON
Soleil revenu
bégonia et datura
mêlent leurs gouttes
La pluie… Une petite pluie. C’est suffisant pour que renaisse mon espoir.
Pourquoi suis-je si sensible aux variations atmosphériques, prompte à me lamenter des « trop » et « pas assez » ? Comme si mes désirs pouvaient avoir une quelconque influence sur les manifestations climatiques !
C’est l’homme qui a créé le concept de saison normalisée : de tant à tant, il doit neiger, pleuvoir, venter, faire chaud…
La nature, elle, ne se soucie pas d’être conforme aux « normales saisonnières » ou d’être carrément « contre-saison ». Les règlements humains ne sont basés que sur les statistiques et finalement, un critère de « normalité » n’est que celui d’être dans une plage regroupant 95% (ou moins ou plus) d’observations. Ça sert à quelque chose les connaissances mathématiques !Ne pas se laisser abuser…
Novanm konte sézon
kate koulër amayé
dann ti pié benjoin
Donc, chaque année, les phénomènes se reproduisent à l’identique, un peu plus, un peu moins. La seule sagesse en ce domaine, c’est de réagir comme ma bonne paysanne de voisine à Pierrerue : « Il a eu plu, il pleuvra encore », prédiction qu’elle concluait d’un rire sonore.
Oui se faire humble, accepter l’aléatoire (à notre niveau) des enchaînements des phases de la vie. Ne pas s’en mêler (s’emmêler) surtout !
Ne pas traiter de caprices de la météo, ce qui ne correspond pas à nos désirs du moment… S’épanouir à la moindre petite pluie qui passe et attendre qu’elle revienne lorsque nous croyons subir une sécheresse « exceptionnelle ».
Et méditer sur ces paroles d’isabel Asùnsolo dans « Un corps en automne » :
Il n’y a pas de différence/entre printemps et hiver/Entre les deux l’automne
C’est beau !
Quand aux haïkus… ils sont passés par ici… ils repasseront par là.
Haïku
quels mots pour dire les gouttes
qui pendeloquent au thym ?
Ces gouttes plus belles
sur les feuilles que sur
mes photos
(Monique MERABET, 8 Novembre 2011)