Le ciel m'a dit
LE CIEL M’A DIT
Ouvrir les volets
une douche m’accueille
dans un monde d’eau
Ce que prévoyait le beau ciel d’hier soir ? Chaos de masses grises ourlées de silhouettes, de visages d’un blanc éblouissant, reflets des derniers rayons. C’est ainsi que naîtra la nuit.
Et ce bleu indéfinissable d’une trouée. C’est ainsi que naîtra le jour demain.
La nuit, le jour, l’obscurité, la lumière, les seules prédictions que l’on peut raisonnablement se permettre. Si vient la fin du monde — dans 70 ans affirme une astrologue indienne — nul ne pourra témoigner de la fausseté de l’assertion.
Ne prédisons donc que ce dont nous sommes certains : le ciel par-dessus le toit, le soleil après la pluie, la pluie après le soleil, le sang qui coule dans nos artères, notre cœur qui bat, une respiration au soufflet des poumons, le chant rémanent de l’oiseau, les mots qui courront sur la page, ligne après ligne…
Et si tout cela s’interrompait, brutalement, quelle importance ? La mort nous délivre du jugement de nos actes.
Amen de fleur, d’oiseau, de chat qui ne conteste ni soleil ni pluie, ni ne pèse le pour et le contre d’une averse matinale.
Le jardin d’été est monde d’eau. Au tibaobab régénéré viennent des feuilles rondes et larges comme au nénuphar. Ici ou là, les gouttes brodent leurs perles en mandalas éphémères qui étincelleront quelques secondes, l’embellie survenue.
Soleil et pluie
pour l’horoscope du jour
tout à contempler
(21 janvier 2022)