Le ciel du 10 mai
LE CIEL DU 10 MAI
Lumière de mai
ailes traversant le ciel
sans la ternir
10 mai : tu aurais eu 70 ans. Le ciel est immensément bleu ce matin. Intensément.
Qui a dit que les adverbes sont inutiles ?
(didascalie : Main Gauche se fait toute menue)
Ah ! Ces conseils pour bien écrire… et puis les ressentis, les sentiments qui s’en mêlent !
Il y a 11 ans, j’avais écrit un haïku expliquant que parfois deux syllabes suffisent à faire résonner une deuxième ligne autant que les sept syllabes prescrites.
L’absence…
Ce 10 mai, si j’avais écrit : « le ciel est bleu », ce serait réducteur. Cela ne décrirait pas ce que j’ai ressenti en ouvrant les volets. Le CIEL était l’entité Ciel et le BLEU, l’entité de bleu. Absolument. Intrinsèquement.
Ciel du 10 mai
le bleu de ses yeux
il y a soixante-dix ans
Un ciel d’au-delà possible. De joie d’être vivant. Bleu mystique de joie d’être sauvé. D’être humain, corps, âme, esprit. Et cinq sens pour le clamer !
Azur intense
le chant de l’oiseau
je l’entends mieux
Si l’on pouvait toucher
le ciel – le sentirai-je
couler sur ma peau ?
Variations du bleu
à un moment viendra
bouteille fleur d’oranger
Dans ma salade
croquer le bleu
d’une pensée
Et bleu bleu bleu…
(10 mai 2022)