Calligraphie

Publié le par Monique MERABET

Calligraphie

CALLIGRAPHIE

 

 

 

Main de calligraphe

« Stay home » dit le message

boucles qui enclosent

itinéraire direct

menant de la tête au cœur

 

Enfermement et projection vers l’extérieur, simultanément. Prestidigitation. Je suis fascinée par le mouvement des doigts, le cheminement de l’encre sur le papier. Encore et encore…

Mon regret latent de na pas avoir ce don de créer l’art avec des signes, accessible immédiatement à quiconque. Mon écriture a toujours besoin du codage des mots en français. Ce qui sort de ma plume ne parle à personne si l’interlocuteur ne sait pas les lire.

Je déplore cette barrière qui empêche mes neurones de transmettre directement mes images mentales, de les délivrer accessibles à tous.

C’est un peu comme si j’étais affligée d’une tare congénitale, d’un handicap non recensé car il demeure invisible aux autres. Nul ne sait ce que je ne peux pas…

« Il faut toujours que de la tête au cœur, l’itinéraire soit direct » dit Yehudi Menuhin. Un musicien.

Je n’ai pas non plus le don de la musique : je ne sais ni en produire, ni la reproduire. Parfois même mes cordes vocales ne peuvent faire jaillir les notes que j’entends pourtant dans ma tête.

Écrire serait-elle l’œuvre d’un raté ? Un texte quel qu’il soit, ne peut être qu’inachevé puisqu’il ne parvient pas directement à la sensibilité du lecteur.

Je me découvre si pauvre ce matin !

Heureux les pauvres en esprit… dit-on. Ah ! Peut-être ne me reste-t-il qu’à trouver Dieu, le seul objectif à ma portée.

Voilà qui me donne à réfléchir…

 

Atteindre l’infini

même si c’est impossible

les mots m’y conduisent

 

(Petit journal de confinement 9, 25 mars 2020)

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