Les coqs du dimanche
LES COQS DU DIMANCHE
Soudain apparu
un animal fantastique
né de feuille morte
création de la lumière
comme un dieu qui sonmmeille
Réveil à 5 h, aux chants des coqs. C’est rassurant de les entendre chanter en ville, écho d’un monde à ma mesure qui n’a pas complètement disparu.
Se glisser sous le drap dans la fraîcheur du petit matin ; « grand matin » dirait la langue créole.
Petit/grand, tout est question de point de vue ; « Petit » indique le matin naissant, bébé ciel qui n’a pas encore largué le soleil.
« Grand » met l’accent sur l’éloignement du jour.
Grand matin, tit matin, variante de la comptine grand chemin, tit chemin… le soleil était là, à m’attendre sous la véranda. Je retrouve mon coin de mur et sa frise soleil/ombres. Là aussi, on privilégiera la partie lumineuse ou la partie sombre du puzzle des découpures qui s’emboîtent, jamais l’une sans l’autre.
Ombre et lumière sont sœurs jumelles, siamoises, même. Méditer sur leur dualité, leur complémentarité plutôt. La vie, la mort.
Et je disparaîtrai un jour sans rime du monde, c’est certain.
Se figera tout ce qui fut et chante et brille et veut,
et le vert de mes yeux ma voix tendre et l’or de mes cheveux
et tout sera comme si sous ce ciel je n’avais pas été
(Tsvetaieva)
Revenir au présent avec toutes les joies et toutes les peines qu’il nous apporte. Vivre le confinement, la pandémie au jour le jour, ni dans « hier tout était mieux », ni dans « demain sera un monde nouveau ».
Atteindre le printemps
même si c’est encore loin
ce rose nous y mène
(Petit journal du confinement 14, 29 mars 2020)