Une légende à naître
UNE LÈGENDE À NAÎTRE
La fleur apparue
au café du trente-et-un
voyage intime
au plus profond de mon être
une légende naîtra
Les travaux ont repris alentour : on fignole… on chignole surtout. Quelle atmosphère pour la journée ?
Lire le destin du 31 janvier, dernier jour du premier mois dans le dessin du café.
« le dernier jour du premier mois »… ainsi pourrait commencer une légende. Celle de la fleur de conflore apparue quand j’ai ouvert les volets, par exemple…
Faut-il écrire derrière ou devant la fenêtre ? Tout dépend si l’observateur.trice est à l’extérieur, côté jardin ou à l’intérieur, côté salon. Là, pas d’ambiguïté ! L’intérieur c’est mon domaine, l’extérieur, celui de la fleur… hum !
Fraîcheur de la nuit
par la porte-fenêtre
ombres des feuillages
Je m’ébahis toujours de ces rosaces au pochoir sur le carrelage du bureau, fantômes des plantes du balcon ou de plus loin encore.
Ah ! La frontière n’est pas étanche entre dedans et de hors. Pas plus qu’entre ici et ailleurs. Nos légendes épicènes ont parfois du mal à trancher.
Je relisais, il y a peu, celle de Déméter refusant de jouer son rôle de déesse des moissons tant que sa fille Perséphone serait retenue par Hadès. D’où ce partage équilibré : l’année-qui-rit (printemps/été) et l’année-qui-pleure (automne/hiver)
Mais me revoilà prise au piège de ces kigos décalés. Des saisons d’hémisphère nord, que peut-on garder sur l’île australe ? Notre culture, cependant, suivant le cours des saisons…
Peut-être adapter la légende à l’avancée de la lumière sur ma véranda.
Béton à la ronde
aucune ombre ne pénètre
sous la véranda
Il faudra attendre l’équinoxe de mars pour voir si les murs n’ont point arrêté les jeux de lumière. Définitivement.
Bah ! Les légendes sont comme histoires d’amour qui finissent mal… en général. Leur préférer les merveilles qui s’offrent aux sens.
Danse capucine
feuilles bulles qui s’agitent
mon bel éventail
(31 janvier 2024)