Abeilles (16 bis)

Publié le par Monique MERABET

Pour Anick, Ida, Jean Frantz...

 

 

L’abeille et la guêpe.

Sur un arbuste à baies roses,

En fleurs depuis le matin même,

 Une  abeille se pose en quête de nourriture.

Elle suce par ici, elle aspire par là-bas,

 S’affaire   partout,

En haut, dessus, dessous.

 Elle lèche par là et avale, après cela,

 Le nectar délicieux au goût de fleur

D’oranger,

Que le bon Dieu a donné sans compter,

En quantité.

Le jabot bien rempli,

Elle frotte ses deux pattes arrière

Sur la petite poudre jaune,

Sur  les fleurs,  semée en abondance.  

Sur ses pattes, deux petites boules d’or

Accrochées,

Voilà notre insecte prêt à décoller

Pour regagner sa ruche, y déposer

Son paquet doré et  puis recommencer.

Mais voilà que se pose juste à côté d’elle

Une belle guêpe au corsage, à la robe,

De jaune et de noir rayés.

Belle comme une miss de La Réunion, elle était,

Avec une poitrine fantaisie,

Un corps bien balancé,

Une taille serrée.

Une Vénus Vespa ressuscitée !

Un mannequin en défilé !

Une vedette, une star en liberté !

Tous les regards sont attirés.

Impossible de résister.

Il n’y a rien à jeter dans cet insecte racé

Auquel tout un chacun veut ressembler.

 Et la jalousie prit le dessus.

La guêpe s’est approchée.

-‘’Bonjour, cousine !’’, lui cria t- elle.

La colère de l’abeille par ses gros yeux a jailli :

-‘’Cesse de faire la belle et de te pavaner !

Le mot que tu viens de dire m’a fait mal aux oreilles.

Ca fait longtemps que je n’ai pas entendu

De bêtise pareille.

Depuis quand sommes-nous toutes les deux apparentées ?’’

‘’-Depuis que le bon Dieu, la vie, à nous tous a donné’’,

La guêpe , un peu gênée a répliqué.

-‘’Ton orgueil, je vois, par tes reins serrés

Arrive quand même à passer !

A force de vivre serrée comme tu es,

 Tu vas finir par mourir étouffée !’’

-‘’Même corsage pour nous deux, mêmes ailes,

Même dard pour piquer…’’,

La mouche à miel a répété.

-‘’A force de me chercher, tout à l’heure tu vas me trouver,

 Espèce d’effrontée !’’, la mouche à miel a rajouté.

A ces mots, Mère Guêpe laisse l’insolente en paix

Et préfère s’envoler.

Mouche à miel, à la ruche,

Déposa son paquet.

Mais l’élégance de la Guêpe

Avait fait son  effet,

Et notre butineuse, coûte que coûte,

Voulut lui ressembler sans doute.

 Dans un bout de vitre qui traînait

Elle va se regarder.

De se faire belle elle veut bien essayer.

Quitte à souffrir, la beauté, elle veut se l’offrir.

Dans une feuille de vacoa, elle se fait un petit corset.

Sur les liens de serrage, elle n’arrête pas de tirer.

Sur ses côtés, deux grosses boules ont fini par gonfler.

A un bibendum, elle a vite ressemblé…

 

On sait ce que l’on perd.

On ne sait pas ce que l’on va gagner.

Il faut s’accepter comme on est

Si on veut vivre en paix,

En bonne santé !

 

Et c'est Huguette qui vous offre cette traduction...

 

 

 

 

 

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I
<br /> <br /> Hé bien, merci Huguette. Et toutes mes excuses auprès de votre époux d'avoir ainsi transformé ses dires. Mais je suis sûre qu'il ne m'en veut point. Sinon, y aurait-il eu traduction ! <br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> Tout d'abord un grand merci à Monique d'avoir pris le temps de nous traduire et de garder aussi toute la poésie du texte. Car ce n'est pas toujours évident de rester dans les lignes de l'auteur.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vous avez dû bien rire de mon interprétation !!! Mais, cela à le mérite de montre combien les mots, mal compris, peuvent aboutir à des situations inextricables si on ne prend pas la peine de dire<br /> autrement.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci encore Monique. Je lirai encore le Créole. Le comprendrai-je mieux ? Mais j'aurai fait encore l'effort d'entendre la poésie des mots de voir s'envoler mon imaginaire...<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bonjour Ida<br /> <br /> <br /> Rendons à Huguette ce qui n'appartient pas à Monique. C'est donc Huguette PAYET (la femme de Camille PAYET... ça reste en famille) qui a gentiment (et rapidement) donné cette traduction.<br /> <br /> <br /> Honte à moi de ne pas avoir vérifié que, modestement, elle n'avait pas signé, avant publication sur le blog.<br /> <br /> <br /> Et grâce à toi, c'est réparé!<br /> <br /> <br /> Bises.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> J'aime bien l'image de l'abeille corsetée.Ne dit on pas une taille de guêpe? Bises et bonne soirée<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> En passant par la page commentaires, je t'adresse un petit bonjour, Brigitte. Même si je n'ai écrit ni la jolie fable de Camille (en créole), ni la non moins jolie traduction de Huguette (en<br /> Français). Dans la famile PAYET on a le don des images... entre autres.<br /> <br /> <br /> Bon week-end à toi.<br /> <br /> <br /> <br />