Au-dessus

Publié le par Monique MERABET

Au-dessus

AU-DESSUS

 

 

 

Au mur ce rai de lumière

fêlure s’élargissant

 

Pour finir tapisserie d’ombres-feuilles qu’agite le vent. Et ce ciel au bleu qui s’intensifie jusqu’à l’indigo. Journée d’hiver austral.

Les mots courent sur le papier comme s’ils m’étaient dictés d’ailleurs ; de la faille dans le mur peut-être, s’écoulant d’une corne d’abondance que je n’ai ni conçue, ni imaginée.

Ou bien n’est-ce que vrac de paroles sans guide, logorrhée ? Combien vaut un mètre de mots (Vous les voulez dépliés ou compactés ?), un kilomètre ? Combien pèse une rature, un point final ?

Bribes d’un rêve ancien que j’ai rerêvé, bis repetitat, ou qui me revient souvenance ?

Une rue animée (marché, braderie) qui se perd soudain en chemin de forêt, longoz et galabèr, menant vers cet outre-montagne imperceptible aux sens.

 

Yeux écarquillés

distinguer ce qu’il y a

par-dessus les monts

 

Plus près, triomphe de l’araucaria ; il a retrouvé belle stature après la pluie. Ses éventails de verdure grimpent et se multiplient. Le voisin l’avait sévèrement rabattu cependant. Punition infligée à l’insolence de l’arbre par-dessus le toit, bien au-dessus.

N’est-ce pas par envie que les humains élaguent les pieds de bois des avenues, tentant de les ramener à leur mesure ?

Et au-dessus de tout cela, la lune.

 

(28 juin 2019)

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