L'Epiphanie, c'est... Skull
L’ÉPIPHANIE C’EST… SKULL
La reine d’un goûter
la fève sous ma dent
Skull… tête de mort
L’Épiphanie pourtant, est une histoire de naissance, d’étoile.
« Et voilà que l’étoile qu’ils [les Rois Mages] avaient vue à l’Orient, les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. » (Mt 2)
Skull (le crâne) est un jeu de société bien actuel, poker décalé à base de fleurs et une seule tête de mort. Faut pas tomber dessus ! Ça porte malheur ? Un jour d’Épiphanie !
Il n’y a guère les figurines des galettes représentaient des santons de la crèche ou des animaux inoffensifs de BD.
Un jeu décalé dit la publicité : cartes cachées, parier sur la vie ou la mort. Au fond, pas décalé du tout le jeu, c’est celui de l’humanité. Alors, le décalage, par rapport à quoi ? Pour moi, l’occasion de me sentir encore plus à l’écart. 2020, une décennie de plus à me sentir larguée.
Pétards de minuit
débouchant sur tout ce blanc
buis du nouvel an
sur le monde inchangé flotte
un relent âcre de poudre
Va comme hier, comme hier, comme hier… disait Paul Fort : guerres, assassinats, attentats, représailles, gare ta gueule si tu touches à mes sites, je te balance une bombe.
Mais la fève coco de mort a fini à la poubelle (Pardon la Terre pour ce bout de plastique superfétatoire), les pétards se sont éteints, parfums, couleurs et sons…
Ne reste que le silence pianotant de la pluie d’été, la fragrance entêtante du jasmin, celle plus âpre de l’orchidée tit pigeon : mes plantes barométriques qui fleurissent en accéléré à la moindre déprime atmosphérique.
Temps à la pluie
jardin d’été ruisselant
il neige des fleurs
Florebo quocumque ferar (je fleurirai là où je serai portée), devenue devise de l’île de la Réunion. Réjouissances en toutes saisons !
(5 janvier 2020)
PS : le buis de Chine (jasmin ainsi nommé car ses feuilles sont arrondies comme celles du buis) est un petit arbre qui ombrage et fleurit et embaume nos cimetières.