Faux départ (III)
( Photo Monique)
ÉTRANGETÉS
Derrière la fenêtre
mars débridait la lumière
dans un bleu miraculeux
sans une fronce de nuages.
Pas un oiseau ne filait !
Tout d’un coup,
dans la chambre d’un fils
des corps de volatiles enlacés
se sont échoués…
Avec quelques épis de blé couchés,
comme de funestes présages,
limites
d’une impitoyable destinée…
ÉMIETTEMENT
Voilà le miroir cassé
où mon visage a pleuré
dans les débris !
Qu’as-tu fait, cher petit Alain,
de tous ces matins
aux bras ouverts ?
Une dizaine d’années sur la terre…
Ta jeune vie, telle la rosée,
ne s’épanouira jamais !
Offrande de ton sang versé,
pour un monde assombri !
Côtoyé l’absence
dans la nuit des hivers.
Mouvance du soleil.
Un départ
de la planète !
Vibrations
dans la chaleur
des étés…
Ces deux textes sont de Brigitte NEULAS-BERMOND. Je vous livre un extrait du message accompagnant l’envoi de ses poèmes :
« … je considère que tous ceux qui sont partis hors de ce monde ont tous fait des « faux départs ». Car on ignore tout sur ce grand voyage, sur ce fossé à franchir qu’est ce passage de la vie à la mort !... »