L'amour du violet
L’AMOUR DU VIOLET
Vent frais de Juin
découvrir des fleurs
au pampre de vigne
Ciel tempéré de nuages, c’est le matin d’aujourd’hui. Et mon cœur qui bat trop vite… jusqu’où me mènera-t-il ?
Jusqu’au bout de mon âge. Pas un jour de plus, pas un jour de moins.
« O souviens-toi que ma vie n’est qu’un souffle ! »
Citation du Livre de Job : elle me parvient par les pages d’un roman contemporain que je viens de commencer. J’aime bien ces pensées qui m’arrivent de façon inattendue. Réflexion d’un autre que je m’autorise à faire mienne, voire à la détourner pour la faire intégrer mon imaginaire propre. C’est cela aussi qu’apporte la lecture.
De moi-même, je ne cite guère l’Ancien Testament qui me semble tellement hermétique. J’ai besoin qu’un autre auteur, un érudit détache un petit brin de spiritualité que je n’ai su découvrir seule et vienne me le présenter… sur le plateau d’une page.
Je cite parfois les Évangiles, plus accessibles, ou alors des chansons. Celles qui continuent à me trotter par la tête
« longtemps, longtemps, longtemps, après que les poètes ont disparu »
On a l’érudition qu’on peut. Évidemment.
Une oblique de soleil vient éclairer le mur d’en face. Voilà qui peut engendrer un haïku… à condition de trouver la troisième ligne. Quelque chose comme « sans aucune ombre » ou alors qui rappelle le ciel nuageux… Haïku en kit !
Violet
au cœur d’une fleur
de patate
Depuis quelques jours, je retrouve chaque matin, fidèlement épanoui, le pentagone parfait d’un liseron de patate douce, ipomea batatas.
Plongée dans l’améthyste pour mon regard friand d’ailleurs. J’aime le violet, peut-être parce qu’il constitue une frontière au spectre d’arc-en-ciel que l’être humain est capable de percevoir. Après (avant ?) est l’ultra-violet que nous ne voyons plus. Et l’attirance de cet au-delà, de ce mystère d’un univers que nous n’approchons que partiellement par l’abstraction.
Á l’autre bout, le rouge m’attire moins. Le rouge me semble accomplissement. Derrrière… y a rien à voir, rien à deviner, à imaginer ?
Cette percepion différente que j’ai des deux extrêmes vient peut-être tout simplement des locutions qui leur sont attachées : l’ultra (violet) me pousse à aller vers le supérieur ; l’infra (rouge) dénote comme une régression vers l’inférieur. O subjectivité !
Paille au bec
sur ma photo, l’oiseau
vu de dos
(Monique MERABET, 12 Juin 2013)