Un petit oiseau...

Publié le par Monique MERABET

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Photo de face

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

puis son meilleur profil

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                      Pffft!... Envol

 

UN PETIT OISEAU, UN PETIT POISSON

 

 

 

 

Donner une poignée de riz aux oiseaux, une pincée de paillettes aux poissons. Commencer ma journée, mon voyage.

L’autre soir, avec Isabelle Hoarau, on évoquait les bassins des cours d’autrefois lorsque l’eau glougloutait en permanence au milieu des songes.

Disposer d’un petit bassin avec des poissons rouges, des guppys, des escargots et des plantes aquatiques, cela a toujours constitué pour moi le rêve édénique par excellence. Pouvoir s’asseoir sur la margelle d’une fontaine et se perdre dans les évolutions des poissons, quel bonheur ! Et s’il y a quelques lotus…. C’est carrément la béatitude.

Mais je n’ai jamais eu l’occasion de les semer mes lotus. Je me souviens du bassin aux courbes arrondies dont mon mari était si fier ; c’était à Montgaillard. Il était envahi des longues traînes vertes de l’élodée, ce qui m’avait inspiré un poème de Mathifolades. :

 

L’ondine se cache au fond du bassin

Car l’éclat du jour ternirait son teint

Elle est sous un dais fait de mille brins

De ses longs cheveux verts comme les pins

(extrait de Mathifolades publié aux Éditions L’iroli)

 

Hélas ! J’ai dû camoufler mon rêve aquatique depuis le funeste épisode du chikungunya, maladie apportée par le moustique aedes. Cela a créé une véritable psychose anti larvaire aux quatre coins de la Réunion : « Bann voizin i vèy anou » «  Té ! madame la na in basin. Pangar sa i fé nir ène tralé moustik… »

Il n’en est rien, bien sûr. Je peux certifier que mes guppys sont capables de dévorer une quantité impressionnante de larves de moustique avant leur métamorphose ailée. Mais, allez expliquer ça aux sycophantes (selon l’expression chère à Brassens) des environs, traumatisés par les douloureuses manifestations de la maladie et qui étaient prêts à passer toute la nature aux pulvérisations polluantes à l’extrême. N’a-t-on pas entendu un préfet perdant son sang-froid et martelant : « Nous sommes en guerre, notre priorité n’est pas de protéger l’environnement ! »

Mais revenons à des jours meilleurs. Aujourd’hui, il ne me reste qu’une grande bassine coincée dans un des bacs de mon lavoir au fond du jardin et là, une colonie de guppys arc-en-ciel prospère… Chut !

 

DSCF0783.JPG                                     (Photo Isabelle HOARAU)


La photo que m’a envoyée Isabelle, me laisse émerveillée : un oiseau de mer égaré se gobergeant de ses poissons rouges…

Que c’est beau, c’est beau la vie ! la vie sur terre, naturellement… il n’est pas nécessaire –pas recommandé ? – d’attendre un hypothétique premier ciel (censé récompenser les hommes bons dans l’au-delà) pour en profiter.

 

Les guppys

leur ciel tout au fond

du bassin

 

(Monique MERABET, 9 Juin 2012)

Publié dans Haïbuns

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H
<br /> Merci pour ce charmant voyage poétique au pays du butor. Le monde sauvage est là, perceptible dans cette visite surprise d'un héron qui de son oeil d'or a aperçu des poissons dans un jardin,<br /> minuscule mais accueillant. Offrons lui d'autres opportunités, invitons-l'herbe drue, l'herbre rose ou bleue dans nos jardins, le fatak ou l'amourette,  le long des routes, dans nos<br /> pelouses, libre, heureuse pour offrir aux papillons des espaces pour batifoler, aux abeilles des fleurs à butiner. aux sauterelles pour jouer à sauter...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amitiés<br />
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M
<br /> <br /> En un mot, Chère fée Isabelle, réenchantons le monde!<br /> <br /> <br /> Merci pour tes précisions concernant cet oiseau . Moi, j'ai un grave défaut, c'est de négliger trop souvent l'identification des végétaux et des animaux qui m'entourent.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> ahhh ! J'ai adoré (faut pas dire ça, n'est-ce pas, "un seul dieu tu adoreras"...  - mais je persiste et signe :) j'ai vraiment adoré ce haïbun ! Je partage absolument ton amour pour la<br /> fontaine ou l'étang, l'eau dans le jardin (ou dans les parcs) et tu m'as fait rire avec ton récit des gens qui ont peur des larves de moustiques dans l'eau "stagnante". Et ta remarque sur le<br /> caractère hypothétique du "premier ciel" (hihihi ! on pense tout de suite au septième,n'est-ce pas ! ) - ahhhh ! c'était un merveilleux moment de lecture, franchement. (Et je n'ai même pas encore<br /> mentionné ton haïku final qui me semble renouveler avec bonheur le motif du ciel dans l'eau...)<br />
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M
<br /> <br /> Merci pour ce commentaie enthousiaste, Monika. Si je comprends bien, nous voilà avec un point commun de plus: l'eau!<br /> <br /> <br /> Quant aux peurs irraisonnées manifestées par foule de gens, je crois que c'est toujours l'ignorance qui en est la cause. Cela dit cette épidémie (endémie plutôt) de chikungunya, alle avait touché<br /> une grande partie des Réunionnais et les symptômes sont si douloureux, si invalidants qu'on peut comprendre le désarroi de la population.<br /> <br /> <br /> Quant au premier ciel... nous nous sommes comprises.<br /> <br /> <br /> <br />