Est-ce hasard?

EST-CE HASARD ?

Lecture d’écran

combien de coquelicots

à saluer

Printemps de juin qui va vers l’été dans l’hémisphère nord. Ici, café avec la pluie. Qu’il est doux de boire en même temps que le jardin, de porter un toast aux oiseaux diffus, aux fleurs du clérodendron ! Fond de pépiements murmurés des moineaux, une flopée posée sur les fils électriques, notes qui s’envolent quand ils se dégourdissent un peu les ailes.

La pluie s’invite souvent de façon inopinée, en notre hiver austral. Et tous les liserons se croient au printemps… au printemps… et mon cœur et ton cœur…

Dans un pot, je découvre des plants de grenadelles qui hissent leurs vrilles. Cuieux ! Ils végétaient là depuis deux ans et je les avais pris pour arbustes non identifiés, issus de graines buissonnières portées par le vent ou les oiseaux. Maintenant, il faudra que je leur procure un tuteur. Le croton, peut-être.

Je me sens ange des jardins, ce matin. La vie est là, simple et tranquille. Heureux ceux qui n’ont d’autre souci que de veiller au bien-être de quelques arbres, quelques plates-bandes.

Matin de pluie

le gris du béton mouillé

pauvre voisin !

Depuis le bétonnage d’à côté, je ressens encore plus vivement ce bonheur de verdure sous mes fenêtres. Partout, des gouttes qui n’attendent qu’un rayon de soleil pour scintiller ; et mon sentiment que les feuilles doivent s’en réjouir avec moi.

Quoi, me direz-vous ! Chaque jour la même rengaine de fleurs, de feuilles, de terre, d’air et d’eau… Ah ! Demandez plutôt aux pousses nouvelles qui rosissent le cerisier, demandez aux fleurs qui se forment à nouveau au buis de Chine… tout est changement, la météo ou l’existence vouées à l’aléatoire.

Finalement, quel bonheur de ne pas savoir ce qui nous attend à l’instant d’après !

Addiction

encore un coquelicot

et j’arrête

(15 juin 2021)