Dimanche, on tourne... les pages 14(22)
LE PETIT MENSONGE DE DIEU
(Cyril MASSAROTTO)
Dans la même veine que « Dieu est un pote à moi », dont il est le prolongement, en quelque sorte, « Le petit mensonge de Dieu » est un roman léger et optimiste, d’une lecture agréable. J’ai donc abordé, l’âme légère, l’au-delà de ce « pote » à Dieu.
Un joli ouvrage sur les péripéties d’un décès, la façon d’appréhender un deuil par le… disparu et par ceux qui restent.
Victime d’un AVC à soixante ans (ô mort douce !), le héros laisse un fils éploré et une petite-fille dont il n’a pas pu profiter vraiment. Et découvre un envers de la mort, serein et insolite, et la possibilité de devenir l’ange gardien de la petite Ivoire. On y croit… on y croit pas… mais pourquoi pas ?
Personne n’a de certitude sur ce qui adviendra de notre âme séparée du corps. « Là-bas, on doit y être bien, disait ma voisine avec un bon rire. Puisque personne n’en revient. »
Bien ? Oui, selon Cyril Massarotto, on n’y est pas trop mal, même si la vie, « c’était dur, parfois, sans doute trop. Mais c’était bien quand même. »
Sa mission d’ange gardien l’entraîne alors dans un rocambolesque retour sur terre (l’ultime cadeau : pouvoir revivre une heure près des siens) où il sauve sa petite protégée d’un cambrioleur mal intentionné.
J’ai bien aimé cette atmosphère de tendresse et de douceur dans laquelle évoluent les personnages, y compris ce Dieu d’opérette, facétieux et amical.
Mais, bien sûr, le propos de Cyril Massarotto n’est pas de bâtir une théorie crédible sur l’au-delà. Il nous livre juste quelques pirouettes pour nous aider à accepter ces deuils qui jalonnent notre existence. Pas de plongée nauséeuse dans l’univers impitoyable d’héritiers qui se déchirent, d’hypocrites compassions.
Dans ces pages, le chagrin de ceux qui restent est vrai et sincère ; le chagrin de celui qui part, aussi. Et, -grâce à Dieu ? – la vie continue. D’ailleurs, la première mission de l’impétrant disparu est de voter pour ou contre… je ne dévoilerai pas ici le mystère de l’époustouflante question.
Pour un peu de tendresse et de joie de lire, il suffit de se laisser aller au fil de ces lignes pétillantes d’humour… et de Vie. Comme elle est belle !
(Monique MERABET, 7 Septembre 2014)