Encre de lumière

Publié le par Monique MERABET

Encre de lumière

ENCRE DE LUMIÈRE

 

 

 

Ciel de mai

éclaboussement

de nuages

 

Nuages moutonnant. Comme si le mouton du rire des étoiles s’était échappé, avait fait des petits… Petit Prince, savais-tu que la caisse dessinée par l’aviateur, refermait la surprise d’une brebis prête à agneler ?

Le bruit d’un avion invisible traverse le moutonnement, sans qu’il se disperse. Le cœur-de-bœuf m’écrit des kanjis porte-bonheur au mur, à l’encre de lumière. Je rêve de remplir mon stylo à cette encre-là.

De plus en plus d’oiseaux viennent en visite. Bec à oreille, ils veulent tous essayer le nouveau câble, kadadak ! kadadak ! dans la brise du matin. L’ombre dentelle du lilas s’est glissée entre cœur-de-bœuf et benjoin. Plus mobile, aérienne. Mes pensées les suivent, louange, gratitude.

 

Feuillage d’avocatier

dansant avec un ramage

d’ombres sur le mur

 

Oh ! Quelle est bancale mon esquisse haïkiste ! Je fais comme les enfants du conte de Françoise Kerisel (Teishin au pays des haïkus), affûtant leur pinceau à calligraphier : je compte les syllabes. 7-7-5… Oups !

Les balancements pourtant — gris sur le mur, vert sur le bleu du ciel — devraient m’inspirer davantage de fluidité. J’aime tant ce méli-mélo de matériel (l’avocatier) et d’immatériel (les ombres) emplissant simultanément ma rétine.

Il me suffirait de les peindre… non, plutôt photographier, juxtaposer deux clichés.

 

Feuillages et ombres

superposés

où placer le chant ?

 

Est-il meilleur ?

 

(6 Mai 2017)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Le chant ne peut être qu'en nous.
Répondre
M
Cela ne fait plus que deux lignes alors? (sourire)